Historique
L’histoire du vélomobile commence avec celle du vélo classique. Dans le but d’améliorer le sentiment de sécurité on voit apparaître vers 1885, des véhicules à trois ou quatre roues comme le Quardant tricycle.
À la fin des années 1920, l’inventeur et entrepreneur français Charles Mochet (1880-1934) initialement connu pour son engagement dans la production de cycles était le premier à mettre en évidence l’intérêt de la position couchée et à développer et mettre en place une production en série de Velocar velomobile dans son usine.
Les quatre roues permettaient de réduire les risques de chute et autorisait un déplacement relativement rapide grâce à une meilleure pénétration dans l’air (importante dès 15 km/h). Le Vélocar permettait de dépasser les records de vitesse avant d’être malheureusement écarté par l’UCI (Union Cycliste Internationale). Bien que le véhicule fût extrêmement rapide, il rencontra ses limites dans la négociation des virages. Pour ne pas se renverser, le Vélocar était obligé de freiner et de réaccélérer aussitôt. Son usage pouvait donc devenir dangereux à grande vitesse.
Depuis sa création en 1970, l’IHPVA a fortement contribué au développement technologique du vélomobile. Cette association ne cesse de prôner le développement de véhicules à propulsion humaine avec pour seule contrainte : la sécurité du cycliste. Les machines sont devenues plus rapides, plus techniques, plus légères et très vite des records de vitesse ont été atteints.
Fabrication
Il existe deux méthodes de fabrication des vélomobile :
– On réalise un carénage sur un Trike du marché, ce qui crée une structure lourde, mais modifiable à volonté. On peut donc enlever le carénage et le remettre, ce qui permet de passer d’un Trike l’été à un vélomobile l’hiver. – On fabrique un carénage et on place le vélo à l’intérieur. On l’appelle carénage à structure autoportante, très utilisé dans d’autres domaines comme l’aéronautique. Cette structure a l’avantage d’être légère, tout en étant aussi solide que le carénage amovible.
Les vélomobiles sont essentiellement fabriqués en fibre de verre, fibre de Carbone, gel cote ou en fibre de Carbone/Kevlar. Comme ils sont généralement réalisés manuellement et de façon unitaire, on a une grande liberté au niveau des options.
Les fabricants de vélomobile sont répandus sur tous le globe avec une majorité en Europe :
Compétition
Le vélomobile, comme le vélo couché, est exclu des compétitions de vélo de l’UCI (Union Cycliste Internationale) et se limite à celles organisées par l’association internationale des véhicules à propulsion humaine IHPVA. Les records de vitesse et d’endurance en vélo couché caréné, sur piste, homologués par IHPVA, sont d’environ 90 km sur une heure, et 144 km/h en vitesse de pointe lancée sur 200 m. Ils valident l’efficacité aérodynamique du carénage sur ce type de véhicule.
Il est néanmoins possible de participer et d’être classé dans des épreuves de cyclotourisme (BRM) d’endurance comme par exemple le Paris-Brest-Paris randonneur ou participer au UFOLEP.
Avantages
Vélomobile vs vélo
Globalement, la protection contre les intempéries, l’efficacité aérodynamique et la position confortable du vélomobile permettent d’envisager un usage quotidien sur de plus longues distances qu’un vélo droit, sans dépendre de la météo, pour peu qu’il n’y ait pas de longues côtes à monter.
Protection contre les intempéries
Le carénage aérodynamique protège le pilote et ses affaires contre le vent, la pluie et le froid. Le cycliste fait son effort physique en bénéficiant d’une protection partielle (s’il roule tête dehors) ou complète contre les éléments (vent, pluie, froid).
Aérodynamisme et performances
Les vélomobiles les plus performants font partie des véhicules terrestres à roues les plus aérodynamiques. Grâce à l’aérodynamisme, un vélomobiliste puissant peut rouler longtemps avec un effort modéré, à des vitesses supérieures aux autres cycles, pour peu qu’il n’y ait pas de longues côtes raides. L’avantage peut être considérable pour les modèles les plus aérodynamiques et légers. Néanmoins ces avantages disparaissent si le cycliste est peu puissant et le terrain vallonné.
Comparaisons Vitesse Puissance des vélomobiles européens en 2004 par Eland
Modèle | Année lancement | Vitesse à 250 W | Vitesse (réf. : Quest=100%) | Puissance requise pour rouler à 42 km/hN 2 | Puissance requise (réf. : Alleweder=100 %) |
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Vélo de ville | 29 km/h | 60 % | 685 W | 274 % | |
Alleweder | 1993 | 42 km/h | 85 % | 250 W | Référence : 100 % |
C-Alleweder | 1996 | 45 km/h | 92 % | 209 W | 83,6 % |
Quest | 2000 | 49 km/h | Référence : 100 % | 166 W | 66,4 % |
Mango | 2002 | 45 km/h | 92 % | 209 W | 83,6 % |
Versatile | 2004 | 41 km/h | 83 % | 266 W | 106,4 % |
Comportement dans le trafic routier
Le vélomobile est plus perçu comme une voiturette à pédales que comme un vélo par les autres usagers de la route. Sa carrosserie lui donne un aspect plus volumineux et son aérodynamisme lui permet de rouler plus vite. Ainsi, quand le trafic routier est ralenti (en ville), le vélomobile s’insère facilement dans le flux de circulation en prenant la place d’une voiture, sans pour autant être malmené par les autres voitures comme c’est si facilement le cas avec un vélo.
Sécurité
Du fait de son originalité, de sa plus grande surface latérale, de son bon équipement en éclairage, le vélomobile est plus visible et mieux respecté qu’un vélo. Néanmoins il peut surprendre car il est moins haut et roule souvent nettement plus vite qu’un vélo.
Confort d’utilisation
Par rapport à un vélo classique, le vélomobile apporte les avantages de la position du vélo couché. Assis comme dans une chaise longue et sans être constamment appuyé sur les bras, on ne souffre pas à cause de la position, du bassin (points d’appui à vélo), des mains, bras, épaules.
Inconvénients
Poids
Les vélomobiles pèsent le plus souvent entre 24 et 39 kg. Ce poids est un inconvénient considérable en montée. Aussi voit-on très peu de vélomobiles en montagne, voire pas du tout en haut des cols, s’ils n’ont pas une assistance électrique. Ce n’est pas leur domaine d’utilisation. Ils sont bien plus appréciés dans les endroits les plus plats, où la vitesse acquise et l’inertie due au poids permettent de franchir sur l’élan les petites dénivellations.
Difficulté en côtes
Elle est due non seulement au poids, mais aussi à la position de pédalage, moins efficace en côte.
Prix d’achat
Les prix s’échelonnent entre 2 900 (en kit) et 13 000 € environ, prix départ fabricant. Ces prix élevés sont dus à la production artisanale en petites séries et à la faiblesse du réseau de distribution.